Quelle est la place de la responsabilité dans nos vies ? Quelle rôle peut-elle jouer dans notre chemin de développement ?
L’enfant, les adultes et la porte de la hutte
Abraham Maslow raconte dans son livre « Être humain » l’histoire d’un enfant indien qui tente péniblement d’ouvrir la porte d’une hutte (une histoire de responsabilité et de développement personnel du jeune enfant). La porte est aussi grande que lourde et l’enfant multiplie ses efforts pour réussir à l’ouvrir. Selon A. Maslow, un occidental serait rapidement venu au secours de l’enfant pour ouvrir la porte à sa place. Au contraire, les adultes indiens ont patiemment attendu assis pendant une demie heure que l’enfant atteigne son objectif. Une fois la porte ouverte, l’enfant en sueur et épuisé a été chaudement félicité par les adultes.
La culture indienne promeut ainsi la culture de la responsabilité et du développement personnel .
JE SUIS RESPONSABLE DE :
– mes objectifs (l’enfant qui a décidé d’ouvrir la porte),
– ce qui m’arrive (l’enfant qui est face à une porte apparemment trop grande et trop lourde pour lui),
– la mobilisation des ressources internes ou externes nécessaires à l’atteinte de mes objectifs (l’enfant qui mobilise toutes ses forces pour réussir à ouvrir la porte).
Par ailleurs, la collectivité accompagne l’enfant dans une double attitude complémentaire de non-agissement et de réconfort (félicitation si succès et consolation si échec).
Cette histoire me rappelle la place et l’importance de notre propre responsabilité dans la manière de vivre nos vies.
La responsabilité s’exprime à travers la part de nous qui accepte
La plus puissante forme de responsabilité prend naissance dans la notion d’acceptation.
Lorsque je parviens à accepter que je fixe les buts de ma vie, je deviens responsable du chemin que j’emprunte.
Quand je parviens à accepter ce qui m’arrive (en bien ou en mal), je deviens responsable de ma réaction face à cet évènement.
Lorsque je parviens à accepter que je dispose de toutes les ressources nécessaires pour atteindre mes objectifs (quoiqu’il se passe), je deviens responsable de la mobilisation des ressources adaptées au contexte.
Quand j’accepte que l’autre est lui-même responsable à 100% de sa vie, je deviens responsable de la bonne attitude à adopter pour qu’il puisse évoluer en toute liberté et autonomie.
Si je suis responsable, je redécouvre les choix qui s’offrent à moi pour mon développement personnel
La responsabilité conduit à être moins tributaire des événements et du comportement des autres, en reconnaissant ce sur quoi je peux agir.
Si l’évènement que je vis me semble complètement en dehors de mon contrôle (par exemple, une agression verbale ou physique que je n’ai clairement pas cherché à provoquer), alors ma responsabilité peut reposer sur la réaction interne que je souhaite apporter à cet événement. Car je suis a minima responsable de ce qui se passe en moi.
Plusieurs choix s’offrent à moi et en mode « automatique », je me contenterai de ceux-là :
– le combat à travers une réaction émotionnelle (“je renvoie en réponse à l’agression un torrent de colère”),
– la fuite (« m’éloigner de cet agresseur et tout faire pour ne jamais être confronté à cette situation »)
– la soumission (« il est trop fort pour moi, si je me montre docile, je souffrirai sans doute moins »)
– un sentiment de victimisation par rapport à ce qui m’arrive (« c’est toujours à moi qu’on s’en prend, je n’ai pourtant rien fait pour mériter ça »).
Mais je peux également choisir de prendre la pleine responsabilité de ce qui m’arrive en retenant un état interne qui me conviendra dans la situation présente (par exemple, lâcher prise et laisser l’ego colérique de mon agresseur se retrouver, in fine, seule, sans réaction sur laquelle s’appuyer).
Je retrouve ainsi une forme de liberté et d’autonomie face aux événements de la vie. La responsabilité rime alors avec « pouvoir retrouvé ».
La responsabilité dans le domaine professionnel
Il est courant pour un dirigeant ou un manager d’avoir l’impression de subir les événements hors de son contrôle :
– les crises économiques
– les contraintes dictées par les pouvoirs publics,
– les directives issues du groupe ou de sa direction,
– un client qui décide de confier un nouveau projet à un concurrent,
– …
Face à ces événements, il est possible de tendre vers un sentiment d’agacement ou de colère mais également d’impuissance, de perte d’énergie ou encore de désengagement.
La prise de conscience de ma propre responsabilité me redonne la force nécessaire pour vivre pleinement l’évènement. Ainsi, je mobilise le meilleur de mes ressources pour générer la réponse en réaction qui me sera la plus profitable.
Et vous ? Avez-vous par moment l’impression d’être plutôt du côté de la victime qui subit ou du responsable qui agit ? Adoptez-vous une attitude de responsabilité à 100% dans votre développement personnel et professionnel ?
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